La faute des pauvres


La faute aux pauvres.

 

Selon une enquête, « les Français font preuve de moins en moins de bienveillance à l'égard des plus modestes ».

Et voilà ! L’offensive idéologique des droites et du libéralisme a réussi, peut-être au-delà même de leurs espérances. Voyez plutôt :

Le désir de voir les riches être plus taxés régresse fortement. Certes 55% des français le demandent encore, mais ils étaient 71% en 2011. 16 points de moins en 3 ans ! Dans un passé proche, 75% des français se déclaraient « compatissants » à l’égard des pauvres, ce sentiment progressant même en période de crise. Mais l’opinion semble avoir changé de vision et de mode d’analyse. L’opinion n’a plus la même bienveillance envers les plus fragiles, et seulement 50% des français se déclarent « compatissants ».

Les arguments libéraux, relayés complaisamment par les médias, font qu’aujourd’hui les pauvres sont vus comme des assistés qui ne font aucun effort, profitent, abusent même de la situation. 76% des français pensent qu’il est plus avantageux de vivre avec les minimas sociaux que de travailler pour un bas salaire. Pour ce qui est du RSA, les français pensent majoritairement qu’il est un frein à la recherche d’emploi.

Ce retournement, et même si on peut y voir de nombreuses causes, est en grande partie du au discours libéral tenu par les élites et les gouvernants. Des concepts tout simples martelés à longueur de temps comme par exemple « l’assistanat » à la place des « droits sociaux », « les charges sociales » au lieu des « cotisations sociales », des mots qui ne cherchent qu’à rendre le pauvre insupportable, responsable des difficultés du pays. Focaliser l’attention de tous sur une frange fragile de la population pour permettre au système de prospérer en toute tranquillité. Cette détestation, générée, entretenue, développée a pour but de permettre de faire accepter par les français la suite des « réjouissances » prévues par les libéraux. Et malheureusement menée actuellement par le pouvoir socialiste. La réduction des minimas sociaux, la baisse du smic, l’allongement du temps de travail, la baisse des retraites, la flexibilisation du marché de l’emploi, etc… C’est pour bientôt avec la bénédiction du plus grand nombre.

Alors, ayons bien conscience de ce qui se joue : la politique libérale se construit en se servant des pauvres comme bouc émissaire. C’est efficace et sans risque pour les dirigeants. Détourner les angoisses et les rancœurs des français vers les plus déshérités peut conduire à la pire catastrophe sociale. Une fracture qui pourrait nous être fatale.

Nous ne sommes pas tous dans la détestation de nos concitoyens les plus fragiles, mais nous devons le dire haut et fort et combattre cette argumentation libérale mortifère.

 

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13/09/2014
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