Le modèle allemand encore... Oui et un modèle à ne pas suivre


Petit retour sur le modèle allemand.

Après avoir essayé de nous vendre je ne sais combien de modèles sociétaux et économiques, le dernier à la mode est le modèle allemand. Notre actuel président semble désireux de nous faire entrer dans le moule germanique en ne tarissant pas d’éloges sur son instigateur Gerhard Schröder.

 

Sans nous égarer dans une jungle d’arguments, regardons ce « modèle » d’un peu plus près.

 

La société allemande est devenue une société à deux vitesses. Le pilier de sa réussite étant l’exportation, l’Allemagne, pour ne pas se pénaliser, a libéralisé son marché du travail ce qui a eu pour effet premier de précipiter toujours plus de salariés dans la précarité. Pour rappel, en Allemagne, le salaire minimum n’existe pas, le travail à temps partiel explose, les petits boulots (certains payés 1€ de l’heure) se multiplient privant les travailleurs d’assurance maladie et de droit à la retraite. Aujourd’hui, on estime que 20% des travailleurs allemands sont pauvres.

Au début des années 2000, on assiste à la mise en place des lois hartz. Les conséquences vont être lourdes pour le monde du travail.

Tous les chômeurs de plus d’un an vont voir leurs allocations chômage diminuer jusqu’au niveau de l’aide sociale,comme anciennement le RMI en France.

La chasse aux « profiteurs du système » s’intensifie. Le demandeur d’emploi peut se voir contraint d’accepter un emploi moins payé que le précédent, plus éloigné ou en-dessous de ses qualifications sous peine de perdre ses aides.

Dans la foulée, de nouveaux contrats voient le jour.

Les « mini-jobs », contrats à temps partiel, payés 400 euros par mois, qui permettent aux employeurs d’être exonérés de charges mais privent ses bénéficiaires d’assurance maladie et travail. Ils n'ouvrent aucun droit à la retraite ou aux allocations chômage. Leur nombre a cru de 47,7% entre 2000 et 2009. En 2011, ils étaient au nombre de 5 millions, principalement dans les grands groupes.

Les « 1€-jobs », travaux d’intérêt public, payés comme leur nom l’indique 1€ de l’heure.

L’intérim a progressé de 134%.

Dans un pays sans salaire minimum,  les travailleurs pauvres représentent 20% des travailleurs.

En août 2010, plus de 6,55 millions de personnes touchent moins de 10 euros brut de l'heure - soit 2,26 millions de plus en 10 ans. Ce sont majoritairement d'anciens chômeurs: les moins de 25 ans, les étrangers et les femmes représentant 69% du total.

2 millions d’employés gagnent moins de 6 euros de l’heure, Certains même avec moins de 4 euros par heure, ce qui fait moins de 720 euros par mois pour un temps complet.

1 million, chiffre en constante augmentation, travaillent moins de 15 heures par semaine, et vivent de leurs revenus du travail et des aides sociales.

En 2010, on estimait à 3,9 millions le nombre de chômeurs de longue durée, vivant exclusivement des allocations. Populations les plus touchées: les familles monoparentales et les seniors.

La Cour constitutionnelle de Karlsruhe, en février 2010, demandé au législateur de revaloriser l’allocation de base. Estimant que 359 euros par personne n’était pas un "minimum vital digne" garanti par la constitution. L’allocation minimum a été portée à 374 euros... belle revalorisation.

Ces quelques réflexions, ces quelques chiffres rendent très suspecte l’admiration avouée de Hollande pour les metteurs en scène successif de cette mascarade, Shröder en tête. Si l’intention de ce gouvernement est de conduire notre pays sur les traces de l’Allemagne, il faut que le monde ouvrier se dresse et refuse cette dérive libérale.

 

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29/05/2013
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