L’exploitation du gaz de schiste ne crée pas d’emploi


 

L’exploitation du gaz de schiste est à nouveau à l’ordre du jour. Jean-Louis Schilansky, président de l’UFIP (union fédérale des industries pétrolières) affirmait vendredi matin sur Europe 1 que le gaz de schiste était LA solution au chômage et que, selon ses estimations, si la France produisait 10% de sa consommation, cela créerait 10 000 emplois. De l’autre côté de l’Atlantique, l’expérience montre qu’il n’en n’est rien.

Aux Etats-Unis, l’extraction du gaz de schiste oppose les pro-environnement et les pro-jobs. Sauf que le tableau est plus compliqué qu’on veut bien nous le dire.

S’il y avait bien une chose que personne ne remettait en cause à propos du gaz de schiste, c’était sa propension à créer des emplois. Construction, ingénieurs, routiers, le fracking suscitait un afflux de jobs bien payés. Sauf qu’une étude publiée le mois dernier par l’université de Cleveland remet la doxa en cause.

Dans les comtés d’Ohio au cœur du boom du gaz de schiste, l’emploi a augmenté de 1,4% entre 2011 et 2012. Les autres comtés d’Ohio (sans schiste) ont gagné 1,3% sur la même période. Dans le même temps, le département du Travail en Ohio publiait un rapport en mars montrant que l’emploi dans la construction et la maintenance des gazoducs avait augmenté de 15,5% par rapport à l’année précédente.

Comment expliquer ces deux chiffres contradictoires ? Tish O’Dell, cofondatrice de l’association Mères de familles unies contre le fracking (MADION) a sa petite idée : si l’exploitation de gaz de schiste amène son lot de métiers, dans le même temps, il détruit les secteurs de l’agriculture et du tourisme. « Si l’eau est contaminée, que font les pêcheurs ? Si les paysages bucoliques deviennent industriels, que deviennent les personnes qui vivent du tourisme ? Et si vous avez une exploitation laitière bio et que le sol est pollué, quelles sont les conséquences ? » Nul ne s’est penché sur ces questions, aucune étude ne vient donc montrer ce que beaucoup soupçonnent : ces personnes doivent cesser leur activité ou déménager vers des contrées sans schiste.

Christelle Gérand

 

La source

 



02/06/2013
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