Nous sommes tous grecs!


Nombre de commentaires et d’articles en tous genres tendent à faire du peuple grec le responsable de ses malheurs d’aujourd’hui. Ce peuple serait tout à la fois tricheur, menteur, corrompu, dépensier, indiscipliné, inconscient, gaspilleur, que sais-je encore.

Dans une catastrophe comme celle à laquelle tous les grecs se trouvent confrontés, il serait sans doute abusif d’exonérer le peuple de ses responsabilités.

Responsable d’avoir cru et suivi le modèle de société qu’on lui a vendu comme le seul digne d’intérêt, le seul possible.

Responsable d’avoir, par facilité, « laisser faire » car il est toujours plus simple de naviguer dans le sens du vent.

Responsable d’avoir essayé de tirer un maximum de profits personnels.

Responsable enfin d’avoir mis et maintenu au pouvoir pendant des décennies une classe politique incapable et corrompue. Une classe politique qui, en fait, œuvrait pour des intérêts autres que ceux du peuple. Une classe politique qui se construisait un avenir en or aux dépens de ceux qui lui avaient offert le pouvoir.  Responsable donc de n’avoir pas vu dans quelle impasse il était conduit.

Oui, le peuple grec est responsable d’avoir cédé aux sirènes du matérialisme, à la soif de possession, à la tentation du moindre effort pour un maximum de profit. Mais il faut reconnaître qu’il avait devant les yeux un bon exemple.

Mais ce peuple grec ressemble tellement à tous les autres peuples d’Europe. Nous sommes tous des grecs. Et même si responsabilité il y a, elle est certainement à rechercher plus du côté des élites qui ont conduit les affaires de tous nos pays depuis des lustres. Il est trop facile aujourd’hui de faire des peuples des coupables et victimes à la fois en oubliant qui a conduit les affaires de tous ces états pendant cette lente mais inexorable descente aux enfers. Il ne faut pas perdre de vue qu’il n’y a pas que des perdants dans cette farce planétaire. Ne pas perdre de vue que l’effondrement des uns fait la fortune des autres.

Les peuples d’Europe n’ont pas inventé les théories et les instruments qui aujourd’hui les assassinent.

Alors, ne nous laissons pas abuser. Reconnaissons que nous avons failli par négligence, par facilité, mais ne pardonnons rien à ceux qui, tout en se réclamant de la démocratie, nous ont lancés dans le mur !

Ne confondons pas victimes et bourreaux !

 

 

 



13/02/2012
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