Total et le gaz de schiste algérien


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Résumé

Une mobilisation citoyenne inédite à forte dimension écologiste est à l’oeuvre en Algérie. « Halte immédiate à l’exploitation du gaz de schiste », pouvait-on lire dans les rues d’Alger le 24 février 2015, à l’occasion d’une journée de mobilisation nationale coïncidant avec le 44e anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures. À In Salah, la ville la plus proche des lieux de forage, dans la région saharienne de l’Algérie, des manifestations pacifiques et des blocages de routes ont lieu sans discontinuer depuis le 31 décembre 2014 pour exiger l’arrêt des explorations. Ce mouvement citoyen pointe en particulier les risques de pollution des eaux et de l’air liés à l’usage de la fracturation hydraulique. D’emblée, les manifestants ont dénoncé non seulement leur propre gouvernement, mais aussi l’influence de firmes pétrolières étrangères, notamment (mais pas exclusivement) celle de Total. Officiellement, la campagne de forages pilotes de gaz de schiste a été entreprise par la Sonatrach, la société nationale algérienne des hydrocarbures, mais la présence du géant pétrolier français sur le permis d’Ahnet, à proximité d’In Salah, n’est pas passée inaperçue. Total a finalement annoncé, fin janvier 2015, ne plus être présente depuis six mois sur ce permis d’exploration. Bien des questions demeurent cependant sur ses activités et ses projets dans le domaine du gaz de schiste – et plus largement des gaz non conventionnels nécessitant un recours à la fracturation hydraulique – en Algérie. Des deux côtés de la Méditerranée, on s’interroge également sur le rôle exact joué par la diplomatie française, accusée de soutenir le développement des gaz de schiste algérien par des firmes tricolores, de même que l’expérimentation de techniques alternatives à la fracturation hydraulique. Le présent rapport, réalisé par l’Observatoire des multinationales (www.multinationales.org) et le site d’informations indépendant Basta! (www.bastamag.net), vise à faire le point sur le mouvement citoyen parti d’In Salah et sur ce que l’on sait du rôle de Total et des autres multinationales pétrolières et gazières dans le secteur des gaz non conventionnels en Algérie. Pour comprendre les ressorts et l’importance de ce mouvement, ce rapport revient aussi sur l’histoire lourde de la gestion des hydrocarbures en Algérie, sur le rôle des firmes internationales et des intérêts occidentaux (notamment français) dans le pays, ainsi que sur le positionnement de Total sur l’enjeu des gaz de schiste et les controverses qu’ils suscitent. L’engouement du gouvernement algérien pour les hydrocarbures non conventionnels intervient à un moment de reflux du gaz de schiste dans le monde, à la fois pour des raisons économiques et du fait de la résistance que cette activité rencontre partout où elle est envisagée. Quelle sera l’issue de ce mouvement citoyen dans le Sahara algérien, qui remet en cause un modèle de développement basé sur l’extraction des hydrocarbures ? Le régime algérien et le gouvernement d’Abdelaziz Bouteflika entendront-ils la voix de leurs concitoyens ? Ou choisiront-ils de persister dans leurs projets, en usant au besoin de la répression, comme les événements du 28 février dernier peuvent le laisser redouter ? Au vu de leur position en Algérie et de leurs déclarations publiques passées, Total et le gouvernement français ont leur part de responsabilité dans l’issue de ce conflit. En France, l’organisation altermondialiste Attac a choisi d’interpeller Total, en partenariat avec les Amis de la terre, dans le cadre de sa campagne sur les multinationales, « les Requins »1. Ils exigent que Total annonce clairement son retrait définitif de la concession de gaz de schiste d’Ahnet et, audelà, de tout autre projet en Algérie impliquant l’utilisation de la fracturation hydraulique.    

 

 

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06/03/2015
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