Valls s'obstine à Notre Dame des Landes, il a tort!


Donc, Valls s’entête Il le veut son aéroport de Notre Dame des Landes… Sans doute comme cadeau d’adieu à son pote Ayrault. Et un aéroport de plus donc : les français adorent les aéroports, ils adorent le ballet des avions, la pavane des élus locaux gonflés de suffisance devant leurs joujoux high tech… Les aéroports fascinent les français : au rythme actuel, un de ces jours, chaque commune française aura le sien. Les plus petites se contenteront de pistes pour drones sans doute, mais elles l’auront leur terrain d’aviation…

 

Soyons sérieux, la France n’a pas besoin de cet équipement supplémentaire. Nous sommes déjà fort bien pourvus non ?

 

En France, il y a environ 170 aéroports pour 61 millions d'habitants, donc 1 aéroport pour 358 000 habitants. Si l'on regarde les autres pays européens, nous sommes presque en en tête pour la densité d'aéroports. L'Allemagne a  19 aéroports pour 82.7 millions d'habitants (4.3 millions d'habitants par aéroport), l'Italie a 2.1 millions d'habitants par aéroport, l'Espagne 1.6 millions d'habitants par aéroport et le Royaume Uni 1.2 millions d'habitants par aéroport.

 

La densité d'aéroports a un impact incontestable sur les finances publiques. La rivalité entre les aéroports proches a de lourdes conséquences.

La Normandie est à ce titre exemplaire : avec 5 aéroports pour seulement 2 millions d'habitants. Les aéroports de Caen, Deauville et Rouen sont même situés dans un rayon de 50 kilomètres.

Si on en croit la cour des comptes, la plupart des aéroports français survivent grâce au financement public. Entre 2000 et 2006, les aéroports français ont reçu environ 590 millions euros d'argent public, ce qui représente plus de 100 euros par passager. Ces montants augmenteront inévitablement à l'avenir à cause des investissements nécessaires en termes d'environnement et de normes de sécurité.

Mais le pire est encore à venir pour les aéroports. La concurrence du train risque d’être fatale à certains. Exemple : en 2012, la ligne de train "TGV Atlantique" sera prolongée et les villes de l'Ouest de la France seront ainsi reliées en 3-4 heures à Paris. Or, on sait aujourd’hui que les lignes aériennes ne gagnent sur le train que pour des trajets supérieurs à 4 heures. Le secteur de l'aviation va perdre près de 9 millions de passagers entre 1990 et 2030, les passagers préférant utiliser le train. A cette date en effet, la plupart des villes françaises seront à moins de 3 heures et demi de Paris.

Preuve de cette tendance, le trajet entre Londres et Paris. En 1994, les compagnies aériennes totalisaient 98% du trafic de passagers contre 2% pour le train. En 2009, l'EuroStar avait obtenu 80% du trafic, ne laissant plus que 20% aux avions. Cette situation ne fera que se généraliser à l’avenir.

Preuve que nous allons devenir bientôt les seuls à nous obstiner, le gouvernement britannique a décrété qu'il "remplacerait progressivement les vols domestiques par un réseau de train à grande vitesse (250 miles par heure). Le secrétaire des transports, Lord Adonis, a déclaré : "A cause de la réduction de carbone et des bénéfices pour l'environnement, c'est manifestement d'intérêt public de remplacer systématiquement les court-courriers par des lignes de train à grande vitesse." L'Espagne elle aussi investit énormément dans les trains à grande vitesse. Par exemple, Paris et Madrid viennent de signer un accord commun pour créer un réseau reliant à grande vitesse Madrid à Paris, passant par Barcelone et Lyon.

Avec de telles considérations, on voit bien que les opposants à NDDL sont de dangereux « passéistes » et que le gouvernement actuel est sur la voie du modernisme. Non ! Ils se trompent, ils nous trompent, ils sont juste dans le jeu des petits arrangements entre amis. Les potentats locaux ne savent plus que faire dans leur délire mégalomaniaque.

 

Que cesse donc cette imposture !

 



05/11/2014
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